Mon père, ce héros ? J’admets facilement que je l’ai toujours admiré et j’ai ressenti constamment dans son regard, ses mots, ses silences, beaucoup de bienveillance, d’amour et de fierté. Il m’a transmis, tout comme la foi, les forces nécessaires pour dépasser les moments difficiles que la vie impose inéluctablement. J’ai le souvenir, des photos en témoignent, d’au moins trois de ses visites à Berck. Logé au foyer international, il demeurait à mes côtés une à deux semaines durant. Sa décontraction naturelle, son incapacité « à se prendre la tête » et à me transmettre ses inquiétudes, m’apportaient une sérénité et un bien-être parfaits. Patient, dilettante, protecteur, je l’entends, aujourd’hui encore, siffloter derrière moi, tout en poussant mon fauteuil roulant.
René – Extrait 5 – Quatre-vingts ans – 2020: un nouveau vocabulaire
Passé un certain âge, on s’habitue, on n’a pas le choix, à voir disparaître nos proches, des membres de la...Lire la suite